vendredi 7 mai 2010

Petit décompte final

Durant cette semaine, nous avons pu visiter de nombreux projets et rencontrer de nombreux acteurs de terrain. Tous portent l'objectif d'améliorer à long terme les conditions des enfants et plus spécifiquement ici, l'accès à l'éducation des plus petits. Ils peuvent être fiers de leur travail !

À Louga, Plan soutient :
  • 50 Groupes de jeu ;
  • 10 Cases des Tout-Petits ;
  • 2 maternelles ;
  • 1 Centre d’Eveil ;
  • 1 préscolaire franco arabe.
À Saint-Louis, l’appui de Plan porte sur :
  • 11 Centres d’Eveil ;
  • 3 Cases des Touts-Petits ;
  • 3 maternelles.

jeudi 6 mai 2010

Les jeunes moteurs de l'avenir

Aujourd'hui, nous partons à la rencontre d'adolescents... Ils ont entre 13 et 16 ans et ont des choses à dire ! Bienvenue sur Jeeri FM, station radio de Keur Momar Sarr, à quelques encablures de Louga.

Chaque mercredi après-midi, dans un local aménagé par Plan, ces jeunes prennent la parole pour débattre de thèmes qui leur tiennent à coeur.Cette semaine, ils proposent un "jeu de rôle" sur le problème du paludisme qui touche la région. Après des conseils d'hygiène, ils préconisent la pose de moustiquaire. Parents, amis, voisins, tous sont à l'écoute... les messages passent.

"Oui, nos parents et les adultes du village nous écoutent et suivent nos conseils. Car eux, n'ont pas eu la chance d'aller à l'école comme nous, d'apprendre toutes ces choses sur la santé et l'hygiène. Et ils savent que nous avons raison", témoigne fièrement la plus âgée du groupe.

Dans le village voisin, toujours soutenus par Plan, tant dans la formation que dans le matériel, c'est une troupe de théâtre que les jeunes ont formée. Ils montent sur les planches, de villages en villages, pour sensibiliser jeunes et moins jeunes notamment à l'importance de l'éducation.

L'avenir passe par les jeunes, ils le prouvent chaque jour.

mercredi 5 mai 2010

Les 0-3 ans délaissés jusqu'il y a peu

Les enfants de 0 à 3 ans ont été jusqu'il y a peu les grands oubliés de mesures politiques prises en faveur de la prise en charge de la petite enfance au Sénégal. Pour y remédier, Plan teste depuis 2007 dans la région de Louga, l’implémentation de Groupes de Jeu. Direction Pal Khelly, un petit village perdu dans la brousse, à 1h de route de Louga.

Ici, on est loin du confort des grandes villes... Sur le sable, les cases se concentrent autour de l'unique pompe à eau du village.



Nous surprenons des femmes en pleine séance de cuisine autour du fourneau rudimentaire : une casserole posée sur le feu dans laquelle bout du mil fraichement pilé. Les hommes sont pour la plupart absents, partis chercher du travail en ville dans le meilleur des cas, à l'étranger pour la plupart... En quête de ce fameux eldorado.

A l'ombre du baobab planté au coeur du village, une case faite de tôles... Elle y accueille les plus jeunes tandis que les plus âgés jouent dehors sur une bâche qui les protège du sable brûlant.

Certains enfilent des perles, d'autres réalisent des jouets en papier mâché... Sous la houlette de mères volontaires, une petite quarantaine d'enfants se retrouvent 3 demi-journées par semaine. Ces mères ont été formées par Plan durant 1 mois : elles ont donc acquis les notions élémentaires de pédagogie, de nutrition et de santé pour superviser tant les enfants que leurs parents. En effet, chaque mois, elles mènent également des "causeries" au cours desquelles elles sensibilisent surtout les femmes et jeunes mères accompagnées de leurs bébés. Cela va du "lavage des mains" à des recettes de cuisine équilibrées, en passant par une sensibilisation à l'allaitement maternel.

"Avant le Groupe de Jeu, les enfants passaient leur temps à nous fatiguer... On devait souvent les laisser jouer seuls au risque de se blesser. Aujourd'hui, je me fais beaucoup moins de soucis, il s'amuse et surtout, il évolue bien. J'ai 3 enfants et seul le cadet a la chance d'intégrer le Groupe de Jeu, cela n'existait pas pour les aînés. Je vois la différence ! Il répète les chansons qu'il a appris, il s'intéresse quand je prépare le repas, je le trouve plus intelligent..." s'exclame une maman.

Ce projet pilote vient d’être évalué  : 50 Groupes de Jeu ont été ouverts pour une capacité de 2.500 enfants pris en charge par 150 mères volontaires. Des résultats positifs et prometteurs qui risquent bientôt de dépasser les frontières de la région de Louga !



mardi 4 mai 2010

Un régal de spécialités culinaires

Un petit billet culinaire me semble incontrournable. En effet, durant ce séjour au Sénégal, nos papilles ont également fait des découvertes... Partager un repas, c'est également goûter aux traditions d'un peuple, aller à sa rencontre.

Si vous passez par là, ne manquez pas, par exemple le Tiéboudienne (plat national, appelé aussi riz au poisson, accompagné de légumes) ou le Yassa poisson (thiof, ou mulet, mariné dans du jus de citron avec des oignons émincés, du piment, puis grillé et ensuite mijoté avec la marinade, servi avec du riz).
Les oignons sont ici incontournables ! Si vous ne les aimez pas, passez votre chemin... Servis à toutes les sauces, ils sont à la base de tout bon plat sénégalais qui se respecte ! Le plus triste à ce sujet, c'est que, en raison d'une terre épuisée par la monoculture de l'arachide imposée par les colons français et de problèmes d'irrigation lors de la saison sèche, la grande majorité des oignons consommés sont importés d'Europe, étant moins chers que ceux produits localement.

Des communautés responsables

Pour que le succès soit à la clef, les communautés doivent comprendre qu’un acteur comme Plan participe au processus de leur développement.

La présence temporaire de Plan permet uniquement de combler un vide laissé par les efforts insuffisants des communautés elles-mêmes, ceux du gouvernement, et ceux des autres organisations de la société civile.

Ce ne sont donc pas les communautés qui participent aux projets de Plan. Au contraire, c’est Plan qui participe aux projets de la communauté : les projets de développement sont les leurs, d’autant plus que ceux-ci sont destinés à résoudre les problèmes qu’elles-mêmes ont identifiés et auxquels elles font face au quotidien.

Depuis quelques années, sous l'impulsion de Plan, les collectivités locales se sont regroupées en GMO (Groupes de Mise en Oeuvre) composés de divers représentants des communautés. Ensemble, ils déterminent leurs priorités : création d'une pompe à eau, fourniture scolaire, appui au centre de santé... Ils sont donc responsables de la recherche des financements auprès de bailleurs (tel que Plan) mais également de la supervision et de la réalisation de ces interventions.

Les mentalités sont en cours de changement. Et c'est positif ! Même si certains tentent encore les raccourcis... Dans une école que nous avons visité, l'un des professeurs prend à parti un collègue de Plan Sénégal : "On a toujours des problèmes avec l'arrivée d'eau dans les latrines, vous devez nous aider!" Sa réponse est claire : "Avez-vous déjà lancé une demande de devis ? Ce n'est que sur base de vos recherches analysées et chiffrées que nous pourrons étudier le dossier et valider le financement"...

Immersion avec les 3-6 ans

Ce matin, nous avons rendez-vous avec des petites bouilles toutes plus adorables les unes que les autres... Ils ont entre 3 et 6 ans et se retrouvent tous les jours de 8h à 13h à l'école maternelle de Ndiebène Toubé, dans des locaux nouvellement construits grâce au soutien de Plan.

Répartis en 3 sections selon leur âge, ils s'affairent à leurs activités, semblant à peine dérangés par notre présence...
Exercices  de graphisme pour les plus grands, distinction des couleurs par le jeu pour la section intermédiaire, atelier chanson en wolof pour les plus jeunes. En effet, pour veiller à la préservation du contexte culturel, il importe de conserver un ancrage local : tout l'apprentissage des plus jeunes se fait donc en dialecte wolof, laissant aux plus grands l'introduction, petit à petit, des bases du français.

Dans les 3 classes, on retrouve également un coin bibliothèque, un coin cuisine, un coin pharmacie.... Autour de ces petites tables, les enfants sont invités à feuilleter des livres de contes, à découvrir les légumes locaux et à les distinguer pour aider maman lors de la confection du repas, à identifier les médicaments pour ne pas s'en approcher ou à les reconnaître lorsqu'il faut éventuellement aller les chercher au poste de santé.

Chaque activité a donc sa fonction pédagogique et doit accompagner l'enfant dans son évolution.

Pour que ces enfants grandissent bien, encore faut-il aussi veiller à leur santé ! Et rien de tel qu'un peu de prévention au sein de l'école.

Pour s'assurer de cet aspect, des mères volontaires préparent chaque jour un repas enrichi en vitamines. Et pour surveiller le bon développement de tous ces bambins, chaque mois, en accord avec l'infirmier du poste de santé local, le directeur de l'école complète également leur dossier médical. Il note ainsi scrupuleusement la courbe de leur évolution dans son grand cahier. Pour obtenir ces résultats, c'est la sortie de la balance sur laquelle chaque enfant défile à tour de rôle !


lundi 3 mai 2010

En chemin

En dehors des grosses villes comme Dakar, l'asphaltage n'est pas légion au Sénégal. Mais une bonne route bitumée de 266km et une ligne de chemin de fer de 263km rendent malgré tout l’accès facile aux régions de Thiès, Louga et Saint-Louis.

Sur la route mangée par le sable de la brousse toute proche.... le paradis des véhicules en tous genres : des carcasses de taxis anonymes dont l'âge ne s'affiche même plus au compteur, des mini-vans dont on ne dénombre plus les passagers... Sans oublier les chèvres et les bonbonnes de gaz, arnachées sur le toit.

Bringuebalants, ils ont la mauvaise habitude de chalouper sur la seule voie goudronnée qui relie un village à un autre. A chaque tournant, le clignotant est de rigueur. Sur les bas-côtés de la route, à proximité des dromadaires et des chèvres qui paissent dans des étendues désertiques, des conducteurs de charettes à cheval se partagent la piste avec les pietons. Infatiguables.
 

Pas de feux rouges, pas de signaux de signalisation... Ici, règne la loi de la débrouille.

Nous quittons donc Dakar pour rejoindre le Nord du pays, point de départ de nos visites dans les comunautés de Louga et Saint-Louis.

Pays de la Téranga

Téranga signifie "bienvenue" en wolof,  la langue maternelle de 36% de la population mais véhiculée par quasi 90% des Sénégalais qui le parlent et le comprennent. 
 
Juste avant le français, le wolof est donc la langue la plus usitée par les différentes ethnies sénégalaises.

Si l'on doit décrire ce pays en un seul mot, c'est donc par sa "téranga", son hospitalité. Ici, les salutations sont très importantes. A chaque rencontre, une bonne poignée de mains et au traditionnel «Nangadef ?» (comment ça va ?), vous répondrez « manguifi rek » (je vais bien).

Dès notre arrivée sur le sol sénégalais, ce n'est donc pas l'unique chaleur brûlante qui nous surprend au sortir de l'aéroport de Dakar. Ces sourires affichés sont les premiers signes extérieurs de cette téranga qui nous accompagnera tout au long de notre séjour.

Pourquoi des taux d'inscription si faibles ?

Outre le problème de la mise à disposition des structures, divers facteurs influencent le faible taux d’inscription dans les structures préscolaires mises en place :
  • Face aux problèmes financiers, les parents préfèrent allouer leurs ressources à l’éducation des plus de 6 ans, pensant que les acquisitions les plus importantes se font à partir de cet âge.
  • L’absence de personnel enseignant suffisamment qualifié et motivé.
  • Quand des structures existent, on constate souvent une mauvaise maintenance des infrastructures.
  • Le programme et le matériel didactique et ludique ne sont pas toujours adaptés à la culture. Aussi, l’image renvoyée est celle d’un lieu de fabrique de futurs petits « toubabs » (« blanc » en wolof).
  • Les parents ne sont pas suffisamment conscients de l’importance de l’éveil et de la stimulation précoce des enfants dans leur développement. Ils ont souvent recours à des pratiques alternatives en choisissant de confier leur progéniture à la tante, la grand-mère ou la grande sœur de l’enfant.
  • Du fait de la prégnance de la religion, les parents préfèrent que leurs enfants de 3 à 6 ans reçoivent une éducation religieuse et les envoient dans les structures coraniques.

dimanche 2 mai 2010

L'éducation en quelques chiffres ?

Pour faire le point sur la situation de l'éducation au Sénégal, quelques chiffres valent parfois mieux que de longs discours...

>> 91% des enfants de 0 à 6 ans n’ont pas accès aux structures préscolaires qui, pour 52% d'entre elles se trouvent en zone urbaine.

>> Seuls 0,97% du budget de l’éducation a été consacré à la petite enfance en 2009.

>> 88% des garçons et 92% des filles sont inscrits à l’école primaire. Bien que ces taux de scolarisation soient encourageants, seuls 58% d’enfants achèvent le cycle primaire.

>> Au niveau secondaire, seuls 2 enfants sur 5 vont régulièrement à l’école.

>> L’écart entre filles et garçons se creuse également après l’école primaire, le ratio au niveau secondaire étant de 21 filles pour 27 garçons.

>> Moins de la moitié des adultes sénégalais (43%) savent lire (2007).

Petit zoom historique

Au Sénégal, si vous n'habitez pas la ville, vos chances de croiser une structure d'accueil préscolaire sont faibles... C'est bien là tout le problème ! Or si hier, le problème de l'offre était récurrent, aujourd'hui des structures existent mais les moyens manquent...Petit retour en arrière.

La première école maternelle date de 1965. Marquée par le système colonial français, elle offre aux plus petits les bases d'un apprentissage où seule l'accumulation des connaissances comptait.

En 1999, face au problème d'accueil des enfants sénégalais dans des structures préscolaires, Plan, en partenariat avec les autorités, implante dans les zones non urbaines, les premiers "centres d'éveil communautaires". Ancrés dans la culture locale (notamment par un encadrement en wolof jusqu’à 5 ans), les 3-6 ans y accèdent à des connaissances de base, mais sont aussi stimulés et encadrés notamment en matière de santé et de nutrition.


Dès 2001, le gouvernement sénégalais lance le concept de la Case des Tout-Petits (une "école maternelle nouvelle formule") et adopte en 2007 une politique nationale de Développement Intégré de la petite enfance (DIPE), inspirée entre autres par les centres d’éveil communautaires créés par Plan. Il s'agit d'adopter publiquement l'approche holistique proposée par Plan en travaillant de manière indissociable sur la protection, la santé/nutrition et l’éducation des enfants.

L'impulsion politique est donnée. Mais depuis l’instauration de la politique de décentralisation (initiée en 1972 et réformée en 1996), il est de la responsabilité des collectivités locales de contribuer à l’effort de l’Etat en matière d’éducation. Ce sont donc les communautés (qui souffrent de problèmes d'analphabétisme et de ressources humaines et financières faibles) qui arbitrent donc en fonction des secteurs jugés prioritaire : les investissements en faveur de la Petite Enfance sont dès lors faibles. En effet, 91% des 0-6 ans n’ont pas accès aux structures préscolaires.

Certes, le nombre de structures a augmenté...

>> Avant 2000, il n’existait que 225 structures de prise en charge et 35.000 enfants inscrits.

>> Aujourd’hui, le pays dénombre 1.040 structures. Cependant, sur environ 2.500.000 jeunes enfants, seuls 100.000 à 150.000 sont pris en charge dans ces structures.

vendredi 30 avril 2010

Un bon enseignement commence dès la maternelle

Les premières années de la vie sont cruciales pour le développement physique, neurologique, cognitif et socio-affectif des enfants. Ceux qui fréquentent l’école maternelle étant encadrés et stimulés, ils s’épanouissent davantage. S’il est logique que nos petites têtes blondes prennent le chemin de l’école dès leur plus jeune âge, cette réalité est toute autre dans de nombreux pays en développement. Dans le monde, 187 millions d'enfants en âge d'aller à l'école maternelle n'ont pas la chance de développer leur plein potentiel... Or tous les enfants ont des droits !

Plan Belgique fait de l'enseignement maternel dans le Sud une priorité. En collaboration avec ses partenaires sur place et les autorités locales, Plan investit par exemple dans la formation d'instituteurs et fournit du matériel adapté. L'ONG soutient aussi la création de comités de parents car en les impliquant, ils seront convaincus de l'importance du préscolaire et enverront réellement leurs enfants à l'école.

Pour nous immerger dans la réalité du terrain : direction le Sénégal où l'accès à l'éducation reste un défi pour de nombreux enfants.... Je vous emmène à la découverte des projets menés par Plan en faveur du développement de la petite enfance.

Plus d'infos dans les prochains jours !