Lexique préscolaire

Au Sénégal, il existe différents types de structures pour accueillir les 3 à 6 ans... Il est parfois complexe de s'y retrouver dans les dénominations, aussi, je me permets d'en dresser les principales caractéristiques.

Le centre d’éveil communautaire (CEC)
Crées en 1999 par Plan, les centres d’éveil communautaires (CEC) accueillent les 3-6 ans qui accèdent ainsi à des connaissances de base, mais sont aussi stimulés et encadrés notamment en matière de santé et de nutrition : outre la distribution aux enfants de « goûters » enrichis (en fonction des carences dépistées dans la localité), des séances de sensibilisation sur ces thèmes sont également proposées aux parents.

Les centres sont créés et pris en charge par la communauté. Plan équipe les lieux et apporte à la communauté son expertise en termes de gestion et de planification de projets. La communauté, constituée en comités de gestion, s’engage à fournir un local et à rémunérer l’éducatrice qui sera formée par le gouvernement grâce au soutien financier de Plan.

Aujourd’hui, 30 centres sont ouverts à plus de 2.081 enfants de 3 à 6 ans dans les 5 zones couvertes par Plan. Ils constituent 42% des structures DIPE (chiffres 2008).

La Case de Tout-Petits (CTP)
Sous l’impulsion du Président Abdoulaye Wade, les Cases des Tout-Petits ont vu le jour en 2001 pour recevoir pendant la journée les enfants de 0 à 6 ans. Ces enfants sont encadrés par des animateurs polyvalents issus du village, qui les initient aux jeux éducatifs : montage, démontage, assemblage, comptage, coloriage et manipulations diverses. Ces jeux sont entrecoupés par des séances avec les parents/grands-parents où se mêlent contes, récits, légendes, devinettes, proverbes et paraboles, porteurs de valeurs morales et civiques. Théoriquement, ouverte également aux 0 à 3 ans, les Cases des Tout-Petits accueillent actuellement les seuls enfants de 3 à 6 ans. Elles constituent 22% des structures préscolaires (chiffres 2008).

Les écoles maternelles publiques
La première école maternelle publique date de 1965. Ces écoles relèvent directement de l’autorité de l’État et forment le segment de l’éducation préscolaire le mieux structuré. Elles accueillent les enfants de 3 à 6 ans, répartis en 3 sections (petite, moyenne et grande), et fonctionnent généralement de 8 à 13 heures. Leur approche a été fortement marquée par l’école maternelle française et est surtout axée sur la préparation de l’enfant à entrer à l’école élémentaire. Heureusement, le programme s’adapte aujourd’hui pour intégrer le DIPE. Les écoles maternelles publiques ont un personnel enseignant généralement bien formé, disposant des diplômes académiques requis et ayant reçu une formation professionnelle variable selon le diplôme académique et les époques. Le réseau public représente à peu près 36,1% des effectifs et est distribué sur l’ensemble du territoire, avec 46% de ses structures implantées en zone urbaine (chiffres de 2008).

Les écoles et garderies privées (notamment les écoles coraniques)
De création plus ancienne (les premières écoles préscolaires privées datent des années 1920), les écoles privées se sont rapidement développées en l’absence d’une offre publique suffisante. Depuis la loi 94-82 du 23 décembre 1994 l’ouverture d’une école privée est seulement soumise à une simple obligation de déclaration préalable. Par la suite, tenues de répondre à certaines conditions, les écoles privées peuvent être reconnues par l’État et bénéficier dès lors d’une subvention, mais qui reste très marginale.

Leur organisation interne et leur approche pédagogique sont généralement les mêmes que dans les écoles publiques. Officiellement la différence entre école maternelle et garderie est une question de formation de personnel. Les écoles maternelles sont supposées disposer d’enseignants formés, alors que dans les garderies on trouve un personnel peu ou pas formé. Les structures privées desservent surtout les populations des zones urbaines, dans lesquelles elles sont concentrées à 83 %.